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En mai 2018, le service de la Recherche, de l’évaluation ...
L’intersectionnalité, en tant que concept, est née aux États-Unis au sein du mouvement féministe noir des années 1980. La plupart des spécialistes attribuent à Kimberlé Crenshaw le mérite d’avoir été la première à utiliser le terme pour illustrer l’expérience des femmes afro-américaines et la réalité de leur pigmentation noire au sein du féminisme. Ces femmes ont insisté sur le fait qu’il y avait de multiples féminismes et non un seul mouvement monolithique centré uniquement sur les femmes blanches. L’usage contemporain de l’intersectionnalité s’est maintenant étendu à de nombreux aspects de l’identité : la race, le sexe, le concept de queerness, la langue, la classe sociale, l’âge, la capacité physique, pour n’en nommer que quelques-uns, qui composent notre identité. Primary Colours/Couleurs primaires reconnaît qu’il existe une confluence d’« ismes » qui ont pour fonction d’exclure, d’opprimer et de rejeter de nombreuses personnes. Nous nous efforçons de travailler de manière intersectionnelle. Nous programmons tous nos événements, nos commandes artistiques et nos rassemblements en gardant l’intersectionnalité à l’esprit. Mais en réalité, nous savons que ce n’est pas toujours facile. Nous sommes préoccupés par le fait que le monde de l’art au Canada continue d’être axé sur l’eurocentrisme et nous mettons donc au premier plan l’appartenance autochtone, la race et l’ethnicité dans la création artistique. Inévitablement, certains artistes se demanderont « oui, mais qu’en est-il de... ? ». Nous essayons d’être humbles face à cette critique, en l’utilisant comme un moyen d’améliorer notre travail. Aussi difficile que puisse être le travail sur l’intersectionnalité, nous considérons qu’il est non seulement possible, mais nécessaire. Nous travaillons avec les « 4 inters », soit interracial/culturel, reliant les relations entre la race, la culture et l’art ; interdisciplinaire, à travers les disciplines artistiques ; intergénérationnel, à l’écoute des artistes émergents, en mi-carrière et chevronnés; et intersectionnel. Nous croyons que l’intersectionnalité est l’avenir de la pratique artistique. Trop de voix artistiques attendent depuis trop longtemps d’être entendues.
En mai 2018, le service de la Recherche, de l’évaluation et des mesures du rendement du Conseil des arts du Canada a ...