Trousse d’outils pour les allié.e.s aux luttes autochtones

Dans la Trousse, vous apprendrez à mieux comprendre le rô...

(Ré)Conciliation

La réconciliation est un terme, une idée et un projet complexes. Dans cet en-tête, nous avons délibérément écrit le titre « (Ré)conciliation » pour mettre l’accent sur « conciliation ». Il semble que pour atteindre la réconciliation, il faut qu’il y ait eu une conciliation dans le passé, un peu à la manière d’un couple qui se réconcilie après une rupture.

Bien que nous ignorons si les Peuples autochtones et les colons ont déjà été « conciliés », nous ne rejetons pas cette idée, au même titre que bien des gens qui travaillent à rétablir les relations entre les Autochtones et les non-Autochtones au Canada. Depuis la publication des 94 recommandations de la Commission sur la vérité et la réconciliation, il y a eu des progrès, aussi timides, fugaces et hésitants soient-ils, vers cette guérison.

Nous cherchons à participer à la création de cette dynamique. Et en fin de compte, ce sont les actions concrètes qui accompagnent toute rhétorique appliquée qui feront des différences tangibles dans la vie des gens. La réconciliation n’est pas une déclaration ponctuelle, ni même un projet ponctuel. Il s’agit d’un processus qui doit nécessairement aller au-delà de la honte et de la culpabilité. Il faudra du temps pour établir la confiance. Il faudra aussi du temps pour ancrer cette confiance dans le respect et la relationnalité.

Cette confiance exige actuellement que nous commencions par la vérité dans « vérité et réconciliation ». Nous ne parviendrons à la réconciliation qu’après une discussion sérieuse et sans complexe sur la vérité de l’histoire du génocide culturel du Canada envers les peuples autochtones. Nous devrons également aborder l’impact raciste continu du colonialisme dans la société contemporaine, y compris dans le monde de l’art.

Enfin, il faut le dire : la réconciliation n’est pas seulement le fardeau des Peuples autochtones, mais elle est aussi la responsabilité fondamentale de tous ceux qui vivent maintenant sur le territoire connu sous le nom de Canada. Dans le domaine des arts, cette responsabilité concerne quiconque fait partie du système artistique, y compris les membres de l’auditoire. Nous affirmons que cette approche guide notre travail actuel et continu.