En plus de nos projets d’incubation en cours, nous avons répondu à des demandes ponctuelles de participation. Les projets qui en résultent font davantage penser à des « partenariats d’incubation », en raison de notre implication dans la conception, la planification et l’animation de ces derniers. Ils découlent tout de même d’un besoin dans des communautés artistiques données, mais nous tenons à garder une approche active plutôt que d’adopter la démarche de soutien plus libre de nos projets d’incubation habituels.
Tout au long du mois de mars (1er au 31 mars 2019), Primary Colours/Couleurs primaires s’est associé au Tah’lum Indigenous Artists Collective, à Open Space Arts Society, à MediaNet et à la ProArt Alliance of Greater Victoria pour une série d’événements publics. Sche’chulth a consisté en une série d’activités sélectionnées ,ettant l’accent sur les artistes autochtones et les artistes de couleur dans la communauté artistique locale. Ces événements comprenaient une réception d’ouverture, des prestations artistiques, des tables rondes, des ateliers, une collecte de fonds pour des organismes autochtones, un concert, de la danse et un festin communautaire. Le mois s’est terminé par un rassemblement de deux jours conçu et animé par Primary Colours/Couleurs primaires.
Nous avons fait honneur à la langue Lekwungen en utilisant le terme « Sche’chulth », après en avoir obtenu la permission, qui se traduit essentiellement par « l’espace vide entre nous». Le principe de cet espace vide est de reconnaître qu’il existe et que nous avons l’occasion de le remplir avec nos dons.
Nous avons fourni de réelles occasions de rencontrer de nouvelles personnes qui travaillent dans le domaine des arts en élargissant les réseaux et en abordant des idées parfois inconfortables qui traitent de l’exclusion, du colonialisme, du racisme systémique et des présomptions sur ce qu’est l’art. La nécessité d’une telle initiative a fait l’objet de discussions pour la première fois juste après le Rassemblement en territoire Lekwungen en septembre 2017, parallèlement au besoin que des conversations plus larges se déroulent dans un contexte local, avec des enjeux locaux et un auditoire local. L’idée est restée sur la glace jusqu’à ce que les controverses autour des artistes PANDC et de leur place dans le milieu artistique de la ville de Victoria se soient intensifiées en 2018.
Voici un extrait de notre soumission :
« …présente une série de tables rondes, encadrées par des méthodologies décolonisées et des protocoles modernes et traditionnels : cérémonie d’accueil, observateurs, polyvocalité, absence de panels et de conférenciers, improvisation organisée, structure centrée autour des 5 Principes : le Respect, la Responsabilisation, la Relationnalité/établissement de relations, la Réciprocité.
À la lumière des récents événements survenus dans le milieu des arts de la Ville, il y a eu un certain nombre de conversations sur la diversité culturelle et raciale, la décolonisation et la (ré)conciliation. Bien qu’ils soient utiles dans une certaine mesure, ces conférences et ces panels sont des événements ponctuels qui, par définition, n’ont pas le temps d’approfondir ces questions. Ils courent aussi le risque de créer une atmosphère de " bien, c’est fait, nous avons fait le tour de la question de la diversité " ».
Image de bannière: Oeuvre de fleurs camas de Brianna Dick.