Je ne me souviens pas de grand chose mais voici ce que j’ai écrit.
L'atelier était co-facilité avec Yara El-Ghabdan.
La question 'Qui est un(e) artiste québécois(e)?' visait à explorer les questions d'identité et d'identification.
Je me nomme Kathia Rock, je suis une auteure compositrice et interprète de la Nation Innue. Je suis aussi comédienne. Pour moi, Montréal est ma deuxième « grande réserve » où je peux me réaliser en tant qu’artiste. J’y ai vécu pendant 34 ans et j’y ai fait un cheminement personnel artistique afin d’aller encore un peu plus loin dans ma démarche et mon apprentissage.
En territoire Lekwungen en septembre 2017 dernier, j’ai été invité à me joindre à ce grand rassemblement afin de parler des enjeux et des défis concernant les arts en général.
Montréal est une ville où on peut voir des spectacles en tout genre. Cependant, très peu de productions autochtones sont produites et très peu sont invité à en faire partie, je pense aux grands Festivals de la ville.
Mon atelier proposé était « Qui est considérée comme une artiste québécoise du point de vue du système des arts au Québec? »
À mon humble avis, les québécois de « souche » font partie intégrante du système des arts au Québec. La question sur les nouveaux arrivants, les minorités visibles ou les autochtones, nous ne sommes appelé qu’en cas de besoin. Que ce soit pour « cocher » les exigences particulières ou cocher la case du pourcentage engagé. Malheureusement dans certaines disciplines, comme la musique, la loi 101 fait mal aux autres cultures, aussi aux premières Nations si ceux-ci chantent dans leur langue d’origine, ce qui est le cas au Québec. Je suis bien placée pour parler d’une sauvegarde de la langue, étant né au Québec, je ne comprends toujours pas pourquoi ma langue autochtone y est exclut ou qu’on me considère comme faisant partie de musique du monde.
Quelles étaient les questions, les enjeux, les défis?
Lorsque j’ai quitté ma communauté, j’avais un grand rêve, celui de me produire sur plusieurs scènes au Québec, de collaborer, d’échanger, de participer à l’avancement afin de faire connaitre la culture autochtone. Avec les années, je me suis vite rendue compte qu’on ne m’invitait qu’en cas de besoin, lorsqu’il fallait cocher « Artiste des premières Nations » ou en ouverture de spectacle et puis byebye. Cette impression s’est confirmée lorsqu’un jour j’ai voulu m’inscrire à un concours d’auteur compositeur … on m’a refusé parce que je ne chantais pas en français.
Qui reçoit des subventions?
Dans cette case, tous peuvent en recevoir, surtout depuis que le Fédéral a augmenté le budget pour les autochtones. Depuis un an, le mot d’ordre est RÉ Conciliation « incluez un autochtone dans votre production et votre budget doublera ». Imaginez les propositions de 4e assistant ou des 3e ou 4e rôle non parlant.
Qui dispose des ressources, des infrastructures?
Ces ressources ou ces infrastructures, nous n’en faisons que très peu partie, à cause de la loi 101, encore.
Qui est célébré dans les galas?
Aux gala de l’Adisq, les premiers a avoir mis les pieds était le duo Kashtin, par la suite pendant plusieurs années, rien, Puis vint le tour d’Elisapie, puis Samian avec quelques mots en Algonquin ou en Inuktitut. Sinon, notre musique est considérée comme musique du monde dans notre propre province.
Qui est vu à la télé?
Que ce soit à la Télévision, au théâtre ou dans de longs métrages, nos rôles ne sont nourrit que par les stéréotypes. Ma culture ne se résume qu’à un barrage.
Qui fait partie des collections publiques?
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Qui est présent dans les musées et galeries?
Pas les peintres que je connaisse.
Qui est publié? Quelle place fait-on aux artistes autochtones et aux artistes de couleur (immigrants ou issus de communautés de couleur)?
Ce n’est pas mon département .. je ne pourrais répondre pour eux.
Qui a le droit de se dire québécois?
Nous en avons tous le droit, sauf que nous ne sommes catégorisé que dans des cases de minorités visibles.
Qui se considère québécois?
Même si je suis née et que j’ai grandi au Québec et que je suis gérée par le Fédéral, je me considère comme québécoise.
Kathia Rock ACI (auteure compositrice interprète)
Kathia Rock. L’univers musical de cette innue de Maliotenam est théâtral et teinté de poésie. Elle s’inspire tant de l’urbaniste que de la vie en communauté. Sa voix chaude accompagne des mélodies qui puisent leurs sources dans le répertoire ancestral de son peuple et la musique contemporaine.