Bien aprés ou la suite des colonies
Réflexion sur la table ronde « Quel est l’avenir des pratiques artistiques ? » avec Skawennati, Andrea Fatona, Ayumi Goto, Stéfan St-Laurent
Réunies autour d’une table, au milieu de la grande salle du Centre de bien-être Songhees en pays Lekwungen sur la côte nord-est du Grand Océan, quatre personnes vouées à la création de questionnements et à l’organisation génératrice de l’espace de diffusion visuelle – nous proposent des avenirs en devenir pluriels. Bien qu’ayant gardé de souvenirs vifs de tous les dialogues auxquels j’ai assisté durant le rassemblement Primary Colours/Couleurs primaires, les lignes qui suivent témoignent de mon état d’esprit actuel, un an et demi après le rassemblement, nouvellement arrivé à m’installer sur l’île de Montréal, où les nations se divisent, Tiohtià:ke en langue kanien’ké:ha, Mooniyang en langue anishinaabé, suite au visionnement récent de l’enregistrement complet de la table ronde.
Pour commencer, je voudrais proposer un concept dans ma langue, gagana Sāmoa, ancrée dans l’archipel du Grand Océan d’où viennent nombre de mes ancêtres. Gafa [ŋafa] signifie parenté, lignée d’ancêtres, et récits généalogiques contemporains élaborés pour les dieux ancestraux afin de leur accorder un lieu adéquat et une possibilité d’exister dans le présent. En déployant ce concept de gafa par rapport au dialogue entamé par ces quatre intervenant.e.s, je convoque les ancêtres pour que puissent être abordés plusieurs grands thèmes soulevés par ces personnes : la possibilité d’avenirs libres des impacts de la hiérarchie raciale, de la domination coloniale ou de la surconsommation capitaliste. Surtout, je retiens des intervenant.e.s l’accent mis sur les langues verbales et sensuelles ainsi que les diverses conceptions de la connaissance et du temps que nous lèguent nos aïeules et aïeux en plus de celles que nous inventons dans nos imaginaires par la création et le dialogue. Nous avons, dans les pratiques spéculatives propres à toute culture, une capacité de sauter des présents aux avenirs, sans toutefois être contraint.e.s à ce qui nous est actuellement visible ou lisible pour réaliser ces connaissances et temporalités futures.
« Nous qui avons été enlevés des espaces de fondement, que ce soit par la traite d’esclaves transatlantique ou à travers l’oppression profonde des peuples autochtones, je crois, avons perdu la capacité de rêver. » Lorsque Andrea Fatona évoque l’absence de la capacité de rêver parmi certaines populations clés, dans le rééquilibrage de représentation et de pouvoir culturels actuellement en cours dans ce territoire appelé Canada tout comme celui appelé Australie où j’ai grandi, elle réclame un avenir affirmatif pour ces communautés dont elle fait partie. J’ai passé longtemps à vivre un deuil lié à ce que l’on a maintes fois appelé perte culturelle, que je comprends maintenant comme un cercle de transformation continue qui est mieux appelé renouvellement, concept phare que la chorégraphe et philosophe congolaise Zab Maboungou a d’ailleurs présenté au rassemblement un ou deux jours auparavant. La capacité de rêver, éveillé.e.s comme endormi.e.s, est absolument nécessaire. La spéculation et le rêve vont ainsi de pair. Andrea nous dirige vers un agencement de la mémoire reçue, de l’histoire méconnue et de la relation incarnée entre rêve et projet de destin commun, pour que l’espoir s’installe chez nous, qui sommes êtres humains parmi d’autres êtres sur cette Terre.
La quête d’appartenance ou de fondement à un territoire et à des ancêtres ne devrait pas être confondue avec la quête identitaire individuelle ou nationaliste promue et souvent contrôlée par le marketing de surconsommation, car si nous percevons la première par le prisme du concept de gafa, nous arrivons à une responsabilisation de la parenté et de la tendresse envers d’autres êtres vivants. C’est ainsi que l’on peut se rêver au-delà des frontières actuelles de la race, du capital et des rapports de domination à caractère colonial. Les propos de Skawennati quant au futur qui se rapproche du présent par la prise en charge des besoins réels de ses enfants nous en dit beaucoup. Nous, sociétés de surconsommation, avons beau partager la logique d’une gouvernance et d’une manière de vivre visant les sept générations futures, il reste difficile de dépasser et s’imaginer au-delà des structures existantes. Le projet de destin commun que Skawennati a décrit dans son œuvre « Otsitsakaion », qui signifie celle qui rêve en langue kanien’ké:ha, n’est rien d’autre qu’une vision jamais plus universelle que de voir agir le personnage kanien’kehá:ka, Otsitsakaion. Elle voit défiler l’histoire entière de l’humanité en rêves, afin d’encourager une confédération des cinq planètes connues de notre galaxie à l’instar des cinq nations au sein de la confédération Haudenosaunee d’avant l’entrée de la Nation Tuscarora. Ainsi, de vrais gestes porteurs de possibilité affirmative se répandent dans cette œuvre artistique, dont l’univers a été décrit par Skawennati comme une spirale spatio-temporelle sur plusieurs planètes plutôt qu’un cercle temporel sur cette Terre que nous connaissons si bien.
À ceci s’ajoute la paix comme motif structurant l’alliance possible des cinq planètes dans cette nouvelle confédération qu’actualise Otsitsakaion. Dès lors, la paix est mieux comprise et vécue dans cette œuvre, allant de l’absence de guerre à l’absence de l’injustice, faisant naître une structure de gouvernance responsable et tendre. Cet avenir porteur de bien-être répandu, de paix universelle possibles, est quelque part une réponse artistique armée d’amour aux questions soulevées par Skawennati (et d’ailleurs nombre d’artistes et intellectuel.le.s autochtones dont Jolene Rickard et Ngahiraka Mason en particulier) autour de la lignée philosophique, politique, culturelle qu’entamait nos ancêtres avant l’irruption de la colonisation, de l’esclavage, de la spoliation des terres, eaux et cieux. Force est de constater que l’on n’apprivoise pas vraiment la réalité complète en gardant un prisme romantique sur cette période d’avant la rupture. C’est à travers l’art contemporain qui réunit scénarii imagés d’un monde meilleur, sans dette, sans violence, sans misère, que l’on peut vaincre le grand défi que de voir un projet social de dignité partagée et soignée qui fera suite au capitalisme.
En Australie depuis plusieurs mois il y a de nombreux reportages sur les conditions d’extrême sécheresse et d’interruption du flot d’eau partout dans l’immense territoire des deux grands fleuves appelés Darling et Murray ainsi que leurs tributaires. L’on découvre des millions de poissons, chevaux, kangourous et autres animaux morts dans leur recherche de l’eau. Il ne s’agit pas uniquement d’une période de sécheresse accrue qui est bien connue dans le pays. Il est principalement question d’avarice dans ce scénario où certains producteurs de coton et de riz, agriculteurs de céréales et d’autres aliments, et éleveurs de bétail siphonnent d’énormes quantités d’eau des fleuves. Cette situation néfaste pourra causer non seulement la disparition d’espèces endémiques mais aussi aggraver l’érosion voire la destruction de terroirs et villes riches en histoires, images, sons, souveraineté alimentaire et culturelle pour diverses Premières Nations du système fluvial australien.
J’évoquais mon désarroi face à l’avarice de ces exploitations des fleuves et de l’inaction ou corruption gouvernementale à James Tylor, artiste kaurna et maori, et il m’a répondu en me faisant parcourir les sites en danger qui hantent sa nouvelle série de photographies, « Économies de l’eau », où paysages sacrés tout le long des fleuves sont tachés de formes dorées. Bien évidemment, l’art contemporain peut témoigner des défauts majeurs de ce qui se passe actuellement dans la région, mais aussi, et ce je l’espère profondément, forcer une prise de conscience de la population à prendre l’avenir en main, et restaurer ce qui est souvent appelé « flot culturel » des grands fleuves. Ces artères fluides méritent davantage de respect et d’honneur que ce qui leur sont voués en Australie. Ayant soutenu les civilisations autochtones bien au-delà des derniers 65,000 ans, je me demande si les images choquantes de la presse arriveront à faire basculer les choses telles qu’elles sont ou si l’on doit attendre encore plus de catastrophes climatiques pour en arriver à une restauration adéquate et soignée de ces territoires importants.
Tenant compte des formes triangulaires et rectangulaires des œuvres de James Tylor, représentatives du détournement de l’eau à des fins commerciales et urbaines, nous sommes amené.e.s à critiquer le développement hors normes qui dérape sur Terre de façon plus spéculative. Et Andrea Fatona à nous demander « De quel ordre relève la relation aux ressources économiques que nous voulons bâtir avec ce monde ? ». Nous nous devons de bondir en sauts vers une conscience incarnée qui nous ancre à de nombreuses énergies dans cet univers. Une telle appréhension des autres êtres et énergies sur Terre ailleurs que par la logique que nous choisissons souvent conduira à bien d’autres perspectives. L’exemple soulevé du jardinage communautaire torontois souligne le refus générateur, le refus des supermarchés qui est l’interruption du flot capitaliste (l’été durant), le refus des bruits qui encombrent notre capacité à écouter et entretenir avec les plantes et le temps sur ces parcelles de terre en plein milieu urbain aussi bien qu’à la campagne. Je pense que l’on peut équivaloir en étapes une prise de conscience qui nous relie aux autres êtres vivants en passant par une prise de conscience plus profonde des histoires et des pratiques qui nous précèdent. Ce refus à la logique tendre dont fait preuve les jardinier.e.s torontois.e.s nous amène à davantage de liens, à un refus plus concret de la séparation individuée ambiante.
Andrea travaille à bâtir des archives de la pratique artistique des Noir.e.s depuis 1989 depuis qu’elle a reconnu – fait consternant – le manque de mémoire historique qui informera un avenir de conséquence au sein de la présente génération, en nous interrogeant sur ce qui s’impose à faire différemment ou pareillement. Elle a déploré l’arrivée de nouvelles générations d’artistes, commissaires et critiques d’art qui manquent d’éléments importants dans leurs connaissances. Cet état de fait pousse nombre de mes mentors, collègues et ami.e.s à entamer des études supérieures en Australie et en Aotéaroa-Nouvelle-Zélande afin de faire mieux connaître ce que les générations précédentes ont pu bâtir et accomplir. Et ceci par la volonté et la parole des personnes qui ont vécu ces évènements phares ou ayant pu avoir accès à ces personnes.
Ainsi la réalisatrice et commissaire wiradjuri Kimba Thompson, fondatrice du célèbre centre d’artistes autochtones autogéré melbournien Blak Dot Gallery, reprend son parcours universitaire cette année dans le programme doctoral en pratiques commissariales à l’université Monash dont je suis diplômé. Elle a notamment été dans la promotion autochtone en maîtrise des beaux-arts des universités melbourniennes RMIT et Monash qui s’est mobilisée pour résister aux célébrations de la colonisation britannique lors des Jeux du Commonwealth de 2006, et pour faire des avancées importantes dans le renouveau des pratiques ancestrales du sud-ouest australien dont la fabrication et le port de cape de peaux de possum. Kimba Thompson et Maree Clarke ont monté la toute première exposition d’art autochtone à commissariat autochtone au Musée des beaux-arts de Victoria, l’institution la plus importante du pays en termes de collectionnement d’art autochtone, de budget d’exposition et de programmation publique. Je dois en partie mon développement artistique et commissarial à Kimba puisque j’ai été parmi les nombreuses personnes guidées par les membres plus expérimentés de la communauté autour de la Blak Dot Gallery dans le milieu culturel melbournien et régional.
Différentes générations se côtoient, débattent, s’entraident. L’homogénéisation de l’art contemporain promu dans les biennales et grandes expositions partant en tournée mondiale est au cœur de questionnements par rapport à l’ancrage possible à divers territoires. Quelle linéarité d’histoire de l’art canonisé emploie-t-on pour faciliter la circulation d’œuvres artistiques mais à mon avis, sans ancrage ou contextualisation spécifiques et nécessaire ? Si l’on arrive (et cela se répand de plus en plus) à davantage d’expositions, de représentations, de publications et d’autres évènements artistiques qui rendent complexes et compliqués les histoires intellectuelles et esthétiques dont nous sommes les porteurs, ce sera une très bonne éventualité.
Stéfan St-Laurent quant à lui a évoqué le besoin marquant de voir apparaître les histoires de l’art dites parallèles ou sous-représentées à celles d’Europe de l’Ouest et d’Amérique européenne que nous connaissons déjà. Ces histoires de l’art devront être rédigées, étudiées et répandues – remontant des milliers d’années d’avant aujourd’hui, et contrant l’idée fausse d’une histoire de l’art universelle qui soit nécessairement occidentale. Le rassemblement Primary Colours/Couleurs primaires étant une ouverture sur plusieurs générations d’artistes dans d’autres disciplines que les arts visuels, je m’aperçois également comme porteur compliqué d’histoires de l’art autochtones de ma zone de naissance, le Grand Océan. Lorsque Stéfan St-Laurent partage ses expériences d’altérité et de mise à l’écart par certains en Acadie – surtout liées aux attitudes quant à la sexualité et à l’évolution possible des artistes – cela me rappelle mon propre cas, loin d’être le seul dans la grande diaspora samoane aussi.
Il y a certainement des problèmes à régler à court et long termes en vue de l’épanouissement et de la marge de succès jugés possibles dans nos communautés, souvent amoindries en capacité d’imaginer, qui nous rendent à un positionnement difficile où partir pour s’épanouir et vivre d’autres expériences relèverait du délaissement de sa terre d’origine. Et bien au contraire ! Dans un monde de mobilité et de communication accrues, il n’est pas intéressant de continuer de structurer nos rapports au monde nous entourant par d’anciens clivages qui retiennent notre capacité de faire des voyages d’apprentissage ou de loisirs qui se terminent par le partage au retour. Nous sommes possibles, tout.e.s dans les voies qui s’ouvrent à nous comme à celles déjà connues de nos communautés.
Rappelant le concept de gafa, je propose de considérer ce qui constitue une colonie, une domination extrême d’un ordre moral, politique et sensuel sur des diversités rendues autres au moment de l’irruption coloniale, quelle que soit sa source car celle-ci incorpore les acquis des empires qui le précèdent. Ayumi Goto a fait part de ses expériences de la culture japonaise en situation diasporique au Canada, relatant le fait que nombre de personnes expriment leur compassion pour sa famille pour l’internement forcé durant la Seconde Guerre mondiale bien que la sienne ne l’ait jamais vécue. Cependant, elle s’avère être « porteuse du poids et de la responsabilité d’avoir été les colonisateurs dans le reste de l’Asie » orientale et de l’ouest du Grand Océan, un fardeau important. Il s’agit non seulement d’identifier et comprendre les motifs, aptitudes ou attitudes récurrents à travers les générations, mais aussi de les dépasser expressément, des traumatismes intergénérationnels aux affirmations multiethniques ou multilingues.
Comment s’assurer l’accès aux perspectives trop souvent exclues ou diminuées par les histoires coloniales ? Puisque l’on se trouve dans un monde surinformé, surchargé, surendetté comme l’a exprimé Ayumi Goto, un défi considérable à surmonter demeure la possibilité de bien choisir les renseignements qu’il nous faut. Pour ce qui est du concept japonais de piété et responsabilité filiale, « oyakōkō », elle nous le rappelle, a longtemps été le moteur moral dévastateur pour l’exclusion d’autres cultures asiatiques et océaniennes depuis l’empire japonais centralisé. En contribuant aux violences de l’empire, les Japonaises ont également incarné les doutes et attitudes de l’époque. Ainsi être Japonais.e dans le territoire appelé Canada peut porter bien de réponses en fonction de l’enracinement culturel maintenu, de la culpabilisation face au passé et de l’enrichissement multiethnique qui se répand sur place sur ces terres, eaux et cieux autochtones.
J’aimerais revenir sur les propos de plusieurs des intervenant.e.s, estimant que l’art autochtone, l’art noir, l’art acadien, entre autres, ne se résument ni se restreignent aux rapports à la terre, à l’esclavage, au dérangement, ou autres grands thèmes qui leur sont associés. Il ne s’agit pas d’une déterritorialisation comme clament certains puristes à l’encontre de l’évolution culturelle. Il ne s’agit pas d’un dérapage non plus au profit d’un déni de toute appartenance ou responsabilité culturelle comme promeut l’état d’esprit ambiant du milieu culturel aux États-Unis. La création contemporaine est valable sur tous les secteurs des populations. Je pense aux œuvres littéraires d’Édouard Louis qui rompt avec la violence de la classe dans sa vie personnelle exprimée en romans et récits, où l’offensive des élites dirigeantes politiques qui n’a de cesse sur les classes ouvrières. Je suis amené à repenser aux politiques punitives du gouvernement australien à l’encontre du maintien ou renouveau des pratiques culturelles autochtones liées à la spéculation spatiale comme à l’aquaculture durable sur divers territoires. Ayumi Goto, quant à elle, nous fait part de son désir de s’efforcer d’imaginer comment sera perçu ou appréhendé son travail artistique si elle le créait à l’avenir, en 500,000 ans, se rendant compte de la réalité possible que cela peut se comparer à 500,000 ans avant notre ère. Dès lors, nous sommes appelé.e.s à entrevoir dans nos relations à l’ensemble de l’humanité comme aux êtres dits plus-qu’humains, des opportunités de refonte profonde de notre manière de vivre, de connaître, de bâtir et d’aimer dans cet univers.
Dans le renouvellement des lignées culturelles et politiques de la corde de fibres de coco appelée « ʻaha » en langue hawaïenne de l’essai sensuel visionnaire de Noelani Goodyear-Kaʻōpua et Bryan Kamaoli Kuwada, nous trouvons de l’inspiration, de l’espoir. Sans se fondant sur un romanticisme du passé, les auteur.e.s nous démontrent comment les façons de concevoir le monde et de gérer l’action par laquelle on le bâtit relèvent de l’ordre de la circularité temporelle et de la parenté spatiale autochtones. En tant que cultures cousines du Grand Océan, l’équivalent sémantique et culturellement soutenue en langue samoane, «ʻafa » me rappelle les ateliers d’apprentissage sur la corde de fibres de coco utilisée dans la construction sans clous des maisons ovales et des grandes pirogues à balanciers. Il y a également de la création artistique durable que fabrique ma grand-mère Manō Nātia Tautua Lunaʻi, à partir de matériaux récoltés dans la forêt derrière notre village ancestral sur le mont Vaea surplombant Āpia, ville principale de l’ouest de l’archipel samoan divisé en deux pays. Ma grand-mère a longtemps innové dans la couture de robes de défilé et de cérémonie, entre autres utilisations de son artisanat.
Je l’évoque particulièrement pour mettre l’accent sur l’aspect intergénérationnel du partage de savoir nécessaire à une refonte considérable de nos présents afin de mieux nous préparer aux avenirs en construction. Alliant imaginaire d’avenir et conception temporelle distincts de ceux que l’on connaît déjà bien depuis la mondialisation de la pensée européenne coloniale, les plus urgentes et radicales des pratiques artistiques contemporaines nous démontrent de possibles issus, sur le vaisseau spatial en mission de paix diplomatique sur cinq planètes comme dans d’autres œuvres récentes. Il est possible de se projeter tout en s’alimentant de la plurivocalité et s’efforçant de s’aimer au travers son terroir et sa parenté choisis ou reçus.
Pour plus d'informations sur le Rassemblement Lekwungen 2017, cliquez ici.
Autres ressources de la table ronde
Léuli Eshrāghi, artiste, commissaire et critique australien issu d’origines samoanes, persanes et autres, détient un doctorat en commissariat autochtone achevé à l’université Monash en 2018, et un stage postdoctoral à l’université Concordia en 2019. Léuli crée des performances, installations, écrits et projets d’exposition collectifs ou individuels centrés sur la mémoire incarnée, les pratiques cérémonielles-politiques, le renouveau des langues et les avenirs porteurs de bien-être.
http://leulieshraghi.com
Image de bannière: photo par Kirk Schwartz. Rassemblement Lekwungen 2017.